Vente du 27/10/2020

Maison de vente : Magnin - Wedry .

Vente le : 27/10/2020 à 14:00.

Exposition : le 24/10/2020 de 11:00 à 18:00, le 26/10/2020 de 11:00 à 18:00 et le 27/10/2020 de 11:00 à 12:00.

Lieu : Hôtel Drouot - Salle 5 et 6.

Pour tout renseignement sur les lots que nous présentons ou pour enchérir par téléphone pendant la vente ou nous laisser un ordre d’achat, n’hésitez pas à nous contacter.

Quelques lots

Maurice ESTEVE (1904-2001)

Composition, 1960

 Fusain et aquarelle signé et daté en bas à droite.
23 x 21 cm
Au dos n°1680-64

Adjugé 21 000 €

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Lot 63

Maurice ESTEVE (1904-2001)

Composition, 1960

 Fusain et aquarelle signé et daté en bas à droite.
23 x 21 cm
Au dos n°1680-64

(Peut-être collé en plein)

Adjugé 21 000 €

Maurice ESTEVE (1904-2001)

Ramblas de las flores, 1968

 Encre, aquarelle et collage de papier journaux signée et datée en bas à gauche.
Titrée et numérotée au dos 12261968.
50 x 70 cm

Adjugé 9 800 €

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Lot 64

Maurice ESTEVE (1904-2001)

Ramblas de las flores, 1968

 Encre, aquarelle et collage de papier journaux signée et datée en bas à gauche.
Titrée et numérotée au dos 12261968.
50 x 70 cm

Bibliographie : François Chapon, « Collages, invention, subversion, diversion ? », musée Estève Bourges, reproduit N122C. page 82

(Légère insolation) .

Adjugé 9 800 €

Maurice ESTEVE (1904-2001)

Composition, 1982

 Aquarelle signée et datée en bas à droite.
52 x 43 cm

Adjugé 30 000 €

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Lot 66

Maurice ESTEVE (1904-2001)

Composition, 1982

 Aquarelle signée et datée en bas à droite.
52 x 43 cm

Adjugé 30 000 €

André Derain (1881-1954)

Compotier de poires et prunes Huile sur toile.
Signée en bas à gauche.
24 x 35 cm

Estimé 5 000/6 000 €

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Lot 76

André Derain (1881-1954)

Compotier de poires et prunes Huile sur toile.
Signée en bas à gauche.
24 x 35 cm

Galerie Le Chapelain, Paris (étiquette au dos du châssis)

Estimé 5 000/6 000 €

CHU Teh-Chun (1920-2014)

 Le 23.9.1978

 Huile sur toile. Signée en bas à droite en français et chinois. Resignée au dos et datée “23.9.78” 100 x 81 cm

Adjugé 300 000 €

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Lot 94

CHU Teh-Chun (1920-2014)

 Le 23.9.1978

 Huile sur toile. Signée en bas à droite en français et chinois. Resignée au dos et datée “23.9.78” 100 x 81 cm

Collection de Monsieur B…

Nous remercions la Fondation Chu Teh Chun de nous avoir aimablement confirmé que cette œuvre était bien répertoriée dans leurs archives. Un certificat pourra être remis à la charge et à la demande de l’acquéreur.

Avant de se tourner définitivement vers l’abstraction, Chu Teh-Chun, élève de lin Fengmian, apprend la calligraphie et la peinture traditionnelle chinoise à l’Académie des Beaux-Arts d’Hangzhou entre 1935 et 1941. Durant ses années d’études, il réalise plus de cinq cents paysages du Lac de l’Ouest. La construction du paysage est ainsi à l’image de l’ordre cosmique, structuré par les principes masculin et féminin, montagnes, et rivières, éléments constitutifs de l’harmonie et de l’équilibre pictural chinois. En 1951, nommé professeur à l’université des Beaux-Arts de Taïwan, il présente ses tableaux à l’Exposition indépendante d’art moderne. Il décide de poursuivre sa quête artistique en Europe et s’installe définitivement en 1955 à Paris. Chu Teh-Chun est le premier Chinois de naissance à entrer au Collège des Arts de l’Institut de France. Chu découvre l’oeuvre de Nicolas de Staël lors de la rétrospective qui lui est consacrée à Paris en 1956. Cette découverte majeure encourage le peintre à basculer vers l’abstraction. Il découvre dans les mêmes années, les oeuvres d’artistes expressionnistes abstraits comme de Kooning et Pollock. La conception philosophique et artistique du peintre est alors confrontée aux concepts subversifs de l’abstraction moderne. Combinant la délicatesse et la spiritualité de l’esthétique asiatique avec l’éclat et l’ardeur de l’abstraction moderne, Chu Teh Chun développe cette forme si spécifique d’abstraction qui semble étonnamment occidentale aux Chinois et curieusement asiatique aux occidentaux… Cette symbiose permet à l’artiste, de se rapprocher toujours plus de la nature, pour y trouver la beauté pure dans l’esprit et le rythme de la calligraphie. Certains parleront de paysagisme abstrait à propos de son oeuvre. Dès 1958, Michel Ragon, jeune critique et militant actif de l’abstraction, remarque le peintre chinois qui expose dans les galeries parisiennes aux côtés de Sugaï, key Sato, Francis Bott, Doucet, Corneille… La galerie Legendre, dirigée par Maurice Panier, lui propose cette année-là un contrat exclusif de six ans. Son directeur écrit à propos de Chu : « Son point de départ est le plus souvent des paysages ou les strophes d’un poème (chinois ancien) qu’il traduit en langage plastique ». Chu Teh-Chun s’inspire également de maîtres anciens. En 1970, il se rend à Amsterdam pour assister à la rétrospective des 300 ans de la naissance de Rembrandt. Littéralement subjugué par l’utilisation du clair-obscur par l’artiste hollandais et cette virtuosité à manier les noirs et leurs indissociables blancs, il est aussi fasciné par l’extraordinaire intensité des ors, des bruns et des rouges sombre. Pour Chu, Rembrandt exprime au travers de sa peinture les deux principes fondamentaux d’action et de réaction de la cosmologie chinoise : le yang, lumière et chaleur et le yin, obscurité et humilité se combinant de manière complémentaires et contradictoires. Notre tableau, Le 23 septembre 1978, marque le début de l’automne avec des tonalités majoritairement ocres, rouges et orangés mêlées à un vert sombre fusionnant avec le noir. La palette s’éclaircit vers le bas de la composition pour laisser éclater un flamboiement tumultueux de touches claires ponctuées d’éclaircies de lumière. Une lueur jaune irradie dans l’obscurité inquiétante d’un brun chaud marié à un rouge flottant. Sa technique est unique et le mouvement de son pinceau est sinueux et sensuel. La trace des gestes courbes de Chu transparait sur la toile et les formes coulent, intuitives et musicales. Chu élabore un langage complexe en cherchant à dompter les mouvements de la lumière. Il superpose savamment les couches d’huile, révélant par des effets de transparences diaphanes des lueurs incandescentes. Il n’y a pas de vide dans l’oeuvre de l’artiste qui exploite intensément l’espace plein. Chu expose dans de nombreuses galeries françaises et étrangères (Galerie de Luxembourg, Galerie Régis Dorval au Touquet, Galerie Protée à Toulouse). Ses oeuvres sont présentées au musée des Beaux-arts du Havre qui lui consacre une importante exposition en 1982, au musée de Taipei (1987), à la Pinacothèque en 2013 à Paris. Une importante rétrospective aura lieu en 2021 au Musée National de Chine à Pékin. La fusion des traditions européennes et chinoises fait de Chu Teh-Chun l’un des artistes chinois les plus importants de la fin du XXe et du début du XXIe siècle.

Adjugé 300 000 €