Vente du 29/07/2023

Maison de vente : ARMOR ENCHERES - Me Borel.

Vente le : 29/07/2023 à 18:00.

Lieu : 1 Rue du Maréchal Foch, 22700 Perros-Guirec, France .

Pour tout renseignement sur les lots que nous présentons ou pour enchérir par téléphone pendant la vente ou nous laisser un ordre d’achat, n’hésitez pas à nous contacter.

Quelques lots

Jeanne MALIVEL (1895-1926)

"Jeune garçon à la tartine"

Huile sur toile fixée sur panneau, encadrée dans un trumeau en bois à clous (avec petit rayonnage dans la partie supérieure) réalisé par l’artiste.
Signée en bas à gauche.
54 x 41,5  cm (dimensions de la peinture à vue) 142 x 84 cm (dimensions de l’œuvre)

(Petites taches et petits manques)

 

Estimé 3 000/5 000 €

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Lot

Jeanne MALIVEL (1895-1926)

"Jeune garçon à la tartine"

Huile sur toile fixée sur panneau, encadrée dans un trumeau en bois à clous (avec petit rayonnage dans la partie supérieure) réalisé par l’artiste.
Signée en bas à gauche.
54 x 41,5  cm (dimensions de la peinture à vue) 142 x 84 cm (dimensions de l’œuvre)

(Petites taches et petits manques)

 

 

Jeanne Malivel (1895-1926), figure du renouveau artistique breton du début du XXe siècle, ne connut -malheureusement- qu’une très courte période de production. Décédée à l’âge de trente et un ans, cette artiste pluridimensionnelle a cependant réalisé en dix ans une importante œuvre inspirée par l’Art Déco et animée par le l’esprit du folklore breton.

Originaire de Loudéac dans les Côtes d’Armor, cette énergique jeune fille s’expatrie en 1916 à Paris pour se former à l’Académie Julian puis aux Beaux-Arts. Artiste engagée et citoyenne bretonne convaincue, elle suit en parallèle des cours de littérature celtique au Collège de France et des leçons de breton au Cercle Celtique. Jeanne est très sensible au message du peintre Maxime Maufra qu’elle rencontre à Pontivy en 1920 au Congrès de la fédération régionaliste bretonne et qui exhorte les artistes à participer à la création bretonne.

Elle rencontre Maurice Denis et Georges Devallières avec qui elle partage un goût pour la peinture religieuse et l’esthétique moyenâgeuse. Elle les rejoint dans l’atelier de l’Art Sacré à Paris. Elle adhère en 1919 au groupe régionaliste breton Unvaniez Yaounkiz Breiz qui réunit les artistes bretons résidant à Paris, comme René Quillivic, James Bouillé ou encore Suzanne et René-Yves Creston.

Jeanne publie en 1922, une Histoire de notre Bretagne, un ouvrage partisan salué par les nationalistes bretons. Initialement destiné aux enfants, cet ouvrage est illustré de quelques 72 bois gravés, un remarquable travail graphique qui fait des émules parmi ses étudiants de l’école de Beaux-Arts de Rennes.

A l’été 1923, Jeanne Malivel rejoint un groupe de militants enthousiastes qui fondent le mouvement de « Seiz Breur », (les sept frères). Ce groupe a l’ambition de moderniser l’art breton, de le purifier en adoptant une ligne claire et une unité de style à la manière des motifs de la faïence de Quimper. Jeanne Malivel, aux côtés des Seiz Breur, réussissent à présenter un ensemble de meubles pour « l’Osté », la salle commune de Haute-Bretagne, à l’Exposition Internationale des arts décoratifs industriels modernes de Paris en 1925. Cette salle à manger réunit les principaux caractères du style décoratif breton de l’entre-deux-guerres : la modernité des formes, la simplicité, la robustesse et la volonté de ne rien dissimuler de la structure des meubles.

Le mouvement des « Seiz Breur » (liquidé en 1947), fête cette année son centenaire. Peu après, Jeanne se marie et s’éloigne progressivement du mouvement. Elle s’installe à Vitré où elle décède en 1926.

Notre œuvre est à la fois une peinture et un objet d’art décoratif, l’artiste ayant elle-même réalisé le support d’encadrement de la toile sous forme de trumeau. Ce portrait touchant d’enfant au regard farouche s’insère au centre d’un panneau de bois, travaillé et agrémenté de clous décoratifs par Jeanne Malivel elle-même. Le meuble est doté d’une petite tablette en partie haute, sans doute prévue pour y accueillir une statue votive. Cette œuvre unique par son unité et sa cohérence fait certainement partie des rares pièces de l’artiste qui témoignent du talent de l’artiste autant que d’un style régional typique de cette époque.

L’œuvre de Jeanne Malivel fait actuellement -et jusqu’au 1er juillet 2023- l’objet d’une exposition Jeanne Malivel (1895-1926), une artiste engagée à la bibliothèque Forney à Paris.

Estimé 3 000/5 000 €