Huile sur cuivre.
Inscription ou signature en bas à gauche « 0.Domínguez. 1935 ».
Inscription ou signature partiellement effacée en bas à gauche « Francès ».
Inscription ou signature partiellement effacée en haut à droite « Esteban F 36 ».
20,5 x 14 cm.

La parenté stylistique de notre tableau avec de nombreuses oeuvres exécutées dans le milieu surréaliste espagnol, ainsi que la présence de la signature d’Oscar Dominguez nous ont conduit à solliciter des avis autorisés. Particulièrement l’Asociacion de expertos y herederos en defensa de Óscar Dominguez, Las Palmas et Salomon Grimberg, universitaire et spécialiste du peintre Remedios Varo que nous remercions ici.
Une convergence semble se dessiner pour une exécution collective. Selon Monsieur Grimberg ce petit cuivre aurait pu être au moins commencé par Esteban Francès (l’inscription « Frances » a été effacée en bas à gauche), puis terminée par Oscar Dominguez et /où Remedios Varo, ou même terminé conjointement par ces deux artistes. L’exécution d’oeuvres collectives était courante dans le monde surréaliste notamment au travers de dessins à plusieurs mains appelés « cadavres exquis ». Au milieu des années 30 ces trois jeunes artistes, vivant à Barcelone, avaient une furieuse envie d’adhérer aux principes surréalistes et de produire des images rattachables à cette esthétique. Leurs oeuvres sont souvent composées de formules surréalistes comme dans notre tableau (paysages maritimes et volcaniques, femmes dénudées dans des situations sexuelles ou suppliciantes).

L’hypothèse de Monsieur Salomon Grimberg est tout à fait
convaincante.
Nous ajouterons personnellement que Varo s’était mariée avec le
peintre Eduardo Lizarraga en 1930. Le couple émigre à Barcelone
en 1932 et une amitié se noue bientôt dans ce milieu de jeunes
surréalistes entre Francès, Oscar Domínguez et Remedios Varo.
Ils exécutent des dessins collectifs appelés selon la terminologie
surréaliste « cadavres exquis » en particulier durant l’été 1935.
Il faut ajouter que Varo à cette époque a une liaison avec Francès
mais aussi avec Dominguez.
La connotation sexuelle de notre tableau et la présence dans
la boîte de la tête coupée de l’infortuné Eduardo Lizarraga
(Voir photos comparatives) laisse la porte ouverte à toutes les
hypothèses sur cette oeuvre particulièrement énigmatique mais
sans aucun doute historique.