Vente du 28/10/2016

Maison de vente : Chayette & Cheval.

Vente le : 28/10/2016.

Lieu : Drouot.

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Quelques lots

Pablo Picasso (1881-1973)

Veilleur de sommeil, 1931

Dessin au crayon, signé, daté et dédicacé en haut à gauche «22 Octobre XXXI, pour Albert Skira».
Au dos du montage de l’encadrement: étiquette d’exposition de la Galerie Schmit.

32,9 x 26,5 cm

Certificat de Robert Schmit en date du 13 juin 1989.

Nous remercions Monsieur Claude Ruiz-Picasso de nous avoir confirmé l’authenticité de ce dessin et Madame Maya Widmaier-Picasso pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées.

Adjugé 56 000 €

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Lot 37

Pablo Picasso (1881-1973)

Veilleur de sommeil, 1931

Dessin au crayon, signé, daté et dédicacé en haut à gauche «22 Octobre XXXI, pour Albert Skira».
Au dos du montage de l’encadrement: étiquette d’exposition de la Galerie Schmit.

32,9 x 26,5 cm

Certificat de Robert Schmit en date du 13 juin 1989.

Nous remercions Monsieur Claude Ruiz-Picasso de nous avoir confirmé l’authenticité de ce dessin et Madame Maya Widmaier-Picasso pour les informations qu’elle nous a aimablement communiquées.

– Collection particulière, Paris
– Galerie Schmit, Paris
– Albert Skira, Genève
Il est probable que ce dessin ait aussi appartenu à la collection Lernoud (Buenos-Aires).

– «Le Classicisme de Picasso – Oeuvres de 1914 à 1934», Kunsthalle, Bielefeld, 17 avril – 31 juillet 1988, n°73.

Oeuvres en rapport:
– Christian Zervos, Tome.VII, Oeuvres de 1926 à 1932, éditions Cahiers d’art, Paris, reproductions n°348, 349 et 350.
Bibliographie générale:
– Léo Steinberg, Les veilleurs de sommeil, trois études sur Picasso, Carré, 1996.
À l’automne 1931, Picasso exécute un ensemble de dessins sur le thème du couple au repos (Zervos, Tome VII, n°348, 349, 350).

Un jeune homme à la beauté antique est assis à même le sol. Son expression est songeuse tandis qu’une femme nue à la pause languissante est assoupie sur un lit. Son sommeil profond semble habité de rêves. Picasso traduit, au travers de ce moment de suspend, l’érotisme qui lie ces deux êtres.
Notre dessin semble être le dernier de la série. Le bras gauche est ici posé sur la hanche et la cuisse du modèle. Sur les versions du mois de septembre, ce même bras venait se recourber et s’enrouler autour de la chevelure. Cette rectification de l’artiste est constatable sur notre dessin qui présente une partie volontairement effacée (repentir).
Le graphisme néoclassique du jeune homme s’oppose aux arabesques déliées du corps féminin. Celles-ci sont très visiblement empruntées au répertoire de Jean-Dominique Ingres, mais montrent également à quel point Picasso a été sensible au style de Matisse.

Selon Maya Widmaier-Picasso, le modèle de la jeune femme est sa mère Marie-Thérèse et l’oeuvre a probablement été réalisée dans leur maison de campagne de Boisgeloup.
Picasso et Albert Skira: une amitié de quarante ans
Notre dessin illustre la naissance de l’amitié entre le peintre et son éditeur genevois Albert Skira. En effet, en cette année 1931 l’éditeur publia
Les Métamorphoses d’Ovide, illustré par Picasso et aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux ouvrages illustrés modernes. Le cadeau d’un dessin et sa dédicace suggèrent une forte gratitude du peintre à l’égard de son nouvel éditeur talentueux, qui bientôt entrera dans la légende.
Le jeune bibliophile Albert Skira, à peine âgé de 25 ans et qui avait fondé à Lausanne sa maison d’édition en 1928, voulait à tout prix que son premier livre fut illustré par Picasso. L’artiste, qu’il était parvenu à rencontrer par l’intermédiaire de Jacqueline Apollinaire, avait fini par lui promettre 15 illustrations, mais quel texte illustrer? C’est Pierre Matisse qui suggéra l’idée des Métamorphoses d’Ovide. Les eaux-fortes de l’ouvrage, réalisées en septembre-octobre 1930, aux contours purs et à l’érotisme discret, sont assez proches de notre dessin.
À la sortie du livre, Christian Zervos qualifiera l’ouvrage de «beauté presque dorique». Cette première collaboration entre Skira et Picasso se renouvellera pour la revue «Minotaure», que Skira publiera à partir de 1933.

Adjugé 56 000 €