Vente du 18/11/2022

Maison de vente : Drouot Estimation.

Vente le : 18/11/2022 à 17:30.

Exposition : le 15/11/2022 de 11:00 à 18:00, le 16/11/2022 de 11:00 à 18:00, le 17/11/2022 de 11:00 à 20:00 et le 18/11/2022 de 11:00 à 12:00.

Lieu : Salle 9 - 9, rue Drouot - 75009 Paris .

COLLECTION EDMOND SUSSFELD

Pour tout renseignement sur les lots que nous présentons ou pour enchérir par téléphone pendant la vente ou nous laisser un ordre d’achat, n’hésitez pas à nous contacter.

Quelques lots

Paul SIGNAC (1863-1935)

Pilote de la Meuse, 1924.

Huile sur toile.
Signée et datée en bas à droite.
50 x 65 cm.

On joint neuf papiers-pelures dactylographiés d’Edmond Sussfeld, trois lettres autographes signées de Paul Signac, deux lettres autographes signées et la facture du marchand Léon Marseille.

Nous remercions madame Charlotte Hellman-Cachin – Archives Signac, et madame Marina Ferretti-Bocquillon pour les informations communiquées.

Un certificat d’authenticité de madame Marina Ferretti-Bocquillon sera remis à l’acquéreur.

 

Estimé 800 000/1 200 000 €

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Lot 3

Paul SIGNAC (1863-1935)

Pilote de la Meuse, 1924.

Huile sur toile.
Signée et datée en bas à droite.
50 x 65 cm.

On joint neuf papiers-pelures dactylographiés d’Edmond Sussfeld, trois lettres autographes signées de Paul Signac, deux lettres autographes signées et la facture du marchand Léon Marseille.

Nous remercions madame Charlotte Hellman-Cachin – Archives Signac, et madame Marina Ferretti-Bocquillon pour les informations communiquées.

Un certificat d’authenticité de madame Marina Ferretti-Bocquillon sera remis à l’acquéreur.

 

Galerie, Léon Marseille, Paris.
Collection Edmond Sussfeld.
Puis par descendance au propriétaire actuel.

Paris, 1930, Bernheim-Jeune, Paul Signac, n°40 reproduit.
Paris, 1934, Petit-Palais, Paul Signac, n°35.
Viroflay, 1965, Salon du Souvenir de Corot, 13ème exposition.

Françoise Cachin, Signac : Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, Paris, 2000, n°565 reproduit p. 323.

OEuvre en rapport :
Pilote de la Meuse, lavis d’encre préparatoire à notre tableau, probablement 1924, collection privée.

SIGNAC ET LA HOLLANDE
C’est en 1896 que Signac découvre la Hollande en compagnie du peintre Théo Van Rysselberghe. 
A son habitude, il note au moyen de l’aquarelle ses impressions immédiates et fugitives. Il découvre
Rotterdam lors d’un second séjour en 1906 et en rapporte un fort carton d’aquarelles. Une de ses
lettres traduit la difficulté et l’exigence de Signac face au motif : «Je lutte contre la Meuse. C’est
un ballet perpétuel de bateaux et de fumées. Et les effets qui changent à chaque instant. Ce n’est
pas de la peinture, c’est de la charge». A son retour, il peint une série de sept toiles hollandaises
qui seront exposées l’année suivante chez Bernheim et qui selon la critique évoque« les Séries » de
la Tamise de Claude Monet. L’agitation des ports, la multitude des navires et de leurs trajectoires
sera observée par Signac dans de nombreuses compositions (Port de Marseille, Port de La Rochelle,
Venise, Constantinople). Mais Signac se montre ici sensible à la lumière du Nord, plus froide, sa
météorologie plus agitée et ses lumières singulières qui contrastent avec les crépuscules dorés de
ses peintures méditerranéennes. Rotterdam. Les fumées (Schimane, Art Museum, Japon) illustre
l’excellence picturale de cette période.

PILOTE DE LA MEUSE
Pour «Pilote de la Meuse», Signac revient vers un motif exploré dix-huit ans auparavant. Il élabore
une composition sobre, déjà utilisée dans certains ports et marines des années 1890 quitraduit sa
volonté d’ordre et de clarté : une structure rigoureuse de lignes horizontales et verticales est tempérée
par quelques obliques (mâts des bateaux et cheminée inclinée du remorqueur- un poncif de Signac).
En contrepoint les voiles gonflées par le vent et les courbes des coques animent la composition de
petits rythmes circulaires dynamiques.
Quant à la couleur divisée, posée en touches rectangulaires chargées de matière et d’énergie, elle
définit les formes,traduit la lumière, l’atmosphère et les mouvements de cette météorologie agitée : le
ciel est chargé de nuages et de pluies poussées par les vents, les plages d’eaux sombres alternent avec
d’autres plus éclaircies par des trouées de soleil, le vent gonfle les voiles et les fumées du remorqueur
tourbillonnent.
On admirera aussi particulièrement la plage d’eaux mouvantes du premier plan,damiervibrant et
polychrome faisant penser aux abstractions contemporaines pointillées d’un Kupka, même si pour
Signac (et il le rappelle dans son ouvrage Le Sujet en peinture), l’abstraction de la réalitédoit rester
dans la limite d’ «une harmonie décorative ».
Un lavis à l’encre de Chine de petit format, identique presque en tout point existe (collection privée)
et a préparé selon sa méthode personnelle la composition peinte.
Pour «Pilote de la Meuse» on peut reprendre le joli propos de John Leighton, dans son introduction
au catalogue de la rétrospective Signac de 2001 (Paris, Amsterdam, New-York) :
« Dans les meilleures de ses dernières oeuvres, Signac a su allier l’héritage sensuel de ses premiers
tableaux à la froide rationalité du Néo-impressionnisme pour créer un art d’une richesse chromatique
et d’une sensibilité extraordinaire ».

 

Estimé 800 000/1 200 000 €

Pierre Eugène MONTEZIN (1874-1946)

Les pêcheurs sur le pont de Saint-Mammès.

Huile sur carton marouflée sur toile.
Signé en bas à gauche.
55 x 75 cm.

Nous remercions Cyril Klein-Montezin qui a aimablement authentifié cette oeuvre d’après photographie.

 

Estimé 6 000/8 000 €

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Lot 2

Pierre Eugène MONTEZIN (1874-1946)

Les pêcheurs sur le pont de Saint-Mammès.

Huile sur carton marouflée sur toile.
Signé en bas à gauche.
55 x 75 cm.

Nous remercions Cyril Klein-Montezin qui a aimablement authentifié cette oeuvre d’après photographie.

 

Pierre Eugène Montezin (1874-1946)

Eugène Montezin débute sa carrière dans l’atelier de dessinateur de dentelle de son père puis se tourne vers la peinture. Ses débuts sont difficiles, de 1893 à 1903, il est systématiquement refusé au Salon. A la fin de la Première Guerre Mondiale, son talent est enfin reconnu ; il travaille désormais dans le droit fil de l’impressionnisme et prend enfin sa revanche au Salon des Artistes Français en obtenant plusieurs récompenses ainsi qu’en exposant dans de nombreuses galeries. Vers 1920, il acquiert une maison à Veneux-les-Sablons près de Saint-Mammès au bord de la Seine, à proximité du Loing, dont les paysages deviendront ses sujets de prédilections. En 1940, consécration, il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts.

Montezin place son chevalet frontalement au vieux Pont de Saint-Mammès. En héritier de l’impressionnisme, il utilise une palette claire, une touche libre et rapide qui suggère plus qu’elle ne définit.

La thématique heureuse d’une après-midi ensoleillée de bord de Seine avec ses badauds et ses pêcheurs reprend aussi l’inspiration de Renoir et de Monet à Argenteuil, cinquante ans auparavant, lors de la naissance de l’Impressionnisme.

Estimé 6 000/8 000 €

Léon Augustin LHERMITTE (1844-1925)

Une Route en Artois, 1905.

Pastel sur papier marouflé sur toile.

Signé en bas à gauche.
44 x 57 cm.

 

 

Estimé 4 000/6 000 €

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Lot 1

Léon Augustin LHERMITTE (1844-1925)

Une Route en Artois, 1905.

Pastel sur papier marouflé sur toile.

Signé en bas à gauche.
44 x 57 cm.

 

 

– Boussod, Valadon & Cie, 21058.

– Collection Glaenzer.

Il existe une photographie représentant Léon Lhermitte en costume d’académicien devant ce pastel.

Monique Le Pelley Fonteny, Léon Augustin Lhermitte (1844-1925) catalogue raisonné, Paris, 1991, p. 248, illustré en noir et blanc sous le numéro 508.

Léon Augustin Lhermitte (1844-1925)

Originaire de la campagne picarde, Léon Lhermitte est imprégné par la nature et les paysages ruraux de son enfance. C’est sous l’apprentissage d’Horace Lecoq de Boisbaudran, professeur à la Petite Ecole de Paris qu’il débute sa formation. Dès 1874 il remporte sa première médaille au Salon avec « La Moisson » (Musée des Beaux-Arts de Carcassonne).

L’influence de Jean-François Millet est perceptible dans son œuvre. Le peintre restera attaché à la tradition de l’école de Barbizon et aux recherches luministes de l’impressionnisme ainsi qu’au parti pris de réalisme de ses amis Jules Breton et Bastien-Lepage.

Bien qu’averti de l’effervescence des mouvements artistiques, de la révolution industrielle et du regard des peintres impressionnistes sur la grande ville, Léon Lhermitte maintient sa vocation de peintre de la vie rurale.

Notre pastel témoigne de la technique virtuose de Lhermitte en tant que pastelliste, ainsi que de son attachement à la vie des paysans picards.

Nous pourrions reprendre le commentaire poétique de Jacques Thuillier dans sa préface au catalogue raisonné « Dans ce tableau muet, quelque chose est dit, sur la vie rustique, le labeur, la fatigue, la paix, le temps et l’éternité, qui ne s’explique pas par des mots et qu’on n’oublie plus. Quelque chose de très noble, que personne n’avait dit depuis longtemps, et que Lhermitte est seul à dire sur ce ton ».

Estimé 4 000/6 000 €