Vente du 19/09/2023

Maison de vente : Gros & Delettrez.

Vente le : 19/09/2023 à 15:00.

Lieu : Salle 10 - Hôtel Drouot , 9, rue Drouot 75009 Paris .

catalogue(149)

Sept fenêtres ouvrant sur l’avenue Hoche, le luxe discret d’un appartement haussmannien recouvert d’une épaisse
moquette crème. C’est depuis la sérénité de cette retraite choisie au début des années 60 qu’un couple flamboyant,
entouré des icônes du design international, s’est attaché à défendre, au fil des décennies suivantes, la
création contemporaine d’artistes de leur génération.
Initiés puis guidés dans leurs choix par les galeristes Lucien et Nicole Durand, fers de lance de l’art contemporain en
France dès les années 1960, leur oeil les a portés vers des artistes de leur temps : Pierre Dmitrienko, Lucio del Pezzo,
Jan Voss, Jean-Michel Meurice, François Rouan, Claude Viallat, Jean-Pierre Pincemin…
De cet échange nourri entre eux et ces marchands d’art découvreurs de talents, est née une amitié. Ceux-ci n’hésitaient
jamais à leur confier des tableaux pour un accrochage éphémère dans l’appartement feutré du faubourg
Saint Honoré. Seules restaient sur les cimaises les toiles avec lesquelles ce couple de collectionneurs avait choisi de
vivre.
A cet ensemble sont venues s’ajouter des pièces provenant de la prestigieuse galerie Maeght : un portrait acidulé
de l’écrivain Scott Fitzgerald à l’hôtel Algonquin, cénacle d’intellectuels et écrivains new-yorkais, par Valerio Adami
et une composition de Jacques Monory.
A sa plus belle heure, la collection comptait une remarquable sélection d’oeuvres de Simon Hantai qui avait été
acquise dans les années 70 à la galerie Jean Fournier et dispersée dans les années 2000/2010.
Cet intérieur, par son décor et la cohérence des oeuvres qu’il renferme, synthétise à lui seul l’esprit et le goût d’une
génération jeune et avant-gardiste des décennies d’après-guerre. Il permet de capter d’un coup d’oeil l’air d’une
époque.

Pour tout renseignement sur les lots que nous présentons ou pour enchérir par téléphone pendant la vente ou nous laisser un ordre d’achat, n’hésitez pas à nous contacter.

Quelques lots

Lucio del PEZZO (1933-2020)

Sans titre

Acrylique sur toile, signée en bas au centre et numérotée III/XV.
182 x 138,5 cm
(Légers enfoncements, toile légèrement distendue en haut)

Estimé 3 000/5 000 €

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Lot 37

Lucio del PEZZO (1933-2020)

Sans titre

Acrylique sur toile, signée en bas au centre et numérotée III/XV.
182 x 138,5 cm
(Légers enfoncements, toile légèrement distendue en haut)

Galerie Lucien Durand, Paris.

Lucio Del Pezzo est l’un des fondateurs du Gruppo 58 créé à Naples en 1958. Le groupe réunit des artistes d’avant-garde revendiquant leur inspiration néo-surréaliste et néo-dadaïste. Nos deux oeuvres se rattachent à la période des Quadri de l’artiste, où les tableaux
formés de panneaux géométriques représentent des étagères accueillant des objets  colorés et des formes géométriques. Comme ses paires, De Chirico, Carrà et Morandi, l’artiste place des objets d’usage quotidien sortis de leur contexte dans des toiles
expressives et silencieuses. Les formes géométriques et l’ambiance architecturale de nos deux oeuvres évoquent aussi les thèmes de la peinture métaphysique, chers à l’artiste. Au delà de l’aspect esthétique, ces assemblages ludiques d’objets et de formes diverses reflètent une réflexion à la fois ironique et légère sur la société de
consommation, dans une iconographie et une palette marquées par le Pop Art. Les oeuvres de Del Pezzo sont conservées dans de nombreux musées dont le Centre Georges Pompidou, le MoMA de New York, le Musée Guggenheim et le GAM de Rome, entre autres.

Estimé 3 000/5 000 €

Valerio ADAMI (Né en 1935)

S.Fitzgerald al Hotel Algonquin, 1976

Acrylique sur toile, signée, titrée et datée
« 19-4-1976 / 19-5-1976 au dos de la toile ».
130 x 97 cm

Estimé 30 000/50 000 €

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Lot 72

Valerio ADAMI (Né en 1935)

S.Fitzgerald al Hotel Algonquin, 1976

Acrylique sur toile, signée, titrée et datée
« 19-4-1976 / 19-5-1976 au dos de la toile ».
130 x 97 cm

Galerie Maeght, 13 rue de de Téhéran, Paris, N°15496. (étiquette au dos)

Dans les années vingt, un groupe de jeunes écrivains avait pris l’habitude de se réunir à l’Hôtel Algonquin, au coeur de Manhattan. Scott Fitzgerald, auteur de « Gatsby Le Magnifique » (entre autres romans), est un habitué de ce cercle littéraire et l’un des
acteurs en vue de la vie mondaine new-yorkaise à l’ère du jazz. Les principaux thèmes d’inspiration d’Adami sont la littérature, les voyages et les relations entre la poésie, la musique et la peinture. Son travail sur la mémoire, individuelle puis collective, le
conduit à réaliser dès 1966 des portraits de célébrités – Nietzsche James Joyce, Freud, Walter Benjamin – puis des paysages et des événements historiques, intégrant des mots-titres peints qui font référence à la peinture ancienne. Dans les années 1970,
Adami s’affirme comme un des représentants de la Nouvelle figuration.
Notre oeuvre évoque l’écrivain au bar du fameux hôtel new-yorkais. Le personnage et le décor s’articulent dans une composition complexe où le rapport classique entre l’espace et la profondeur est entièrement bouleversé. Les couleurs vives et les teintes
acidulées de notre oeuvre sont posées en aplats uniformes ne laissant la place à aucun doute ou repentir. Pour Adami, la couleur a pour fonction de détourner, modifier ou amplifier le dessin aux contours épais et noirs. Le trait et la ligne déterminent ainsi l’espace, et le creusent pour insuffler un lyrisme contenu dans la rigueur du dessin. Le peintre nous offre dans cette oeuvre la quintessence de son art et de son style si personnel que l’artiste aimait à décrire comme : « une proposition complexe, où des expériences visuelles antérieures forment des combinaisons imprévisibles ».
Le travail du peintre connait rapidement la reconnaissance internationale et dès 1970, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris lui consacre une exposition. En 1971, Adami expose pour la première fois à la Galerie Maeght et son oeuvre fait l’objet d’une
importante rétrospective au Centre Georges-Pompidou en 1985.

Estimé 30 000/50 000 €

Jean-Michel MEURICE (1938-2022)

Yzlment, 1974

Acrylique sur toile, signée, titrée et datée 22 juillet 74 sur un tissu collé au dos de la toile.
Inscription sur un timbre « Collection Lucien Durand ».
203 x 213 cm

Estimé 4 000/6 000 €

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Lot 73

Jean-Michel MEURICE (1938-2022)

Yzlment, 1974

Acrylique sur toile, signée, titrée et datée 22 juillet 74 sur un tissu collé au dos de la toile.
Inscription sur un timbre « Collection Lucien Durand ».
203 x 213 cm

Ancienne collection Lucien Durand

Estimé 4 000/6 000 €

Jan VOSS (1936)

Sans titre, (19)80

Technique mixte sur papier marouflé sur toile,
signée et datée en bas à droite.
Porte une référence au dos de la toile 8616 SW.
54,5 x 73 cm
(Griffures et petits manques)

Estimé 2 000/3 000 €

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Lot 122

Jan VOSS (1936)

Sans titre, (19)80

Technique mixte sur papier marouflé sur toile,
signée et datée en bas à droite.
Porte une référence au dos de la toile 8616 SW.
54,5 x 73 cm
(Griffures et petits manques)

Galerie Lucien Durand

Estimé 2 000/3 000 €

Pierre DMITRIENKO (1925-1974)

L’angoisse blanche n°2, 1968

Huile sur toile, signée et datée en bas à gauche.
Titrée, resignée et redatée au dos de la toile.
120 x 100 cm
Provenance :

Estimé 5 000/8 000 €

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Lot 29

Pierre DMITRIENKO (1925-1974)

L’angoisse blanche n°2, 1968

Huile sur toile, signée et datée en bas à gauche.
Titrée, resignée et redatée au dos de la toile.
120 x 100 cm
Provenance :

Galerie Lucien Durand, Paris.

Dans les années 1960, Dmitrienko âgé d’une quarantaine d’années délaisse progressivement les paysages fantastiques des années cinquante et les séries à thème (Usines, Pluies..) pour établir l’homme comme sujet central de son oeuvre.
Représenté par une forme oblongue souvent dotée d’yeux simulés ou cachés, l’être humain, cette présence envahit l’oeuvre de Dmitrienko et ne la quittera plus. Sa technique picturale change aussi, radicalement. Abandonnant les glacis successifs sur des supports lumineux, son travail s’exprime désormais en nuances mates
où se mêlent l’extrême légèreté d’un jus ou l’extrême épaisseur du couteau. L’artiste développe un nouveau langage, direct et brut, proche de l’expressionnisme pour dénoncer les violences de son époque. Les séries Les Martyrs, Les Fusillés, Les Baillonnés,
Les Ensablés, Les Cris… mettent en scène les faces réduites au silence et mutilées des condamnés à mort, des victimes de l’injustice ou de la famine au Biafrat, reflet d’une
démarche intérieure sans complaisance et de l’expression de la conscience politique de l’artiste.
Nous remercions M. Rurik Dmitrienko, fils de l’artiste de nous avoir confirmé que l’oeuvre est bien répertoriée dans ses archives.

Estimé 5 000/8 000 €

Jan VOSS (1936)

Sans titre, 1980

Huile sur toile, signée et datée en bas à droite.
130 x 195 cm

Estimé 8 000/12 000 €

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Lot 43

Jan VOSS (1936)

Sans titre, 1980

Huile sur toile, signée et datée en bas à droite.
130 x 195 cm

Galerie Lucien Durand, Paris.

Jan Voss, se rapproche du groupe de la Figuration Narrative en opposition à l’abstraction et au Nouveau Réalisme, lorsqu’il s’installe à Paris à la fin des années soixante. Cet artiste du signe, compose des saynètes et décors animées par la présence de figures qui au fil du temps deviennent de plus en plus flottants pour bientôt prendre l’allure
de hiéroglyphes. Ces figures et caractères indéchiffrables semblent abandonnés dans ces compositions sur fond blanc. Mais la mise en scène désordonnée de ces pseudopersonnages et symboles all over révèle à l’observateur le souhait de l’artiste de se
libérer du geste pour réaliser une oeuvre dynamique et méditative toute en légèreté. L’artiste fait l’objet d’une exposition rétrospective en 1978 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

Estimé 8 000/12 000 €